PRÉPARER SA FIN DE VIE : BIEN PLUS QUE DES PAPIERS (plutôt un sac à dos)!

  • Inspirations

Par MARIE-JOSÉE LEGRIS

 

Je m’appelle Marie-Josée et je suis Thanadoula.

J’accompagne les gens en fin de vie ainsi que leurs proches depuis quelques années. Alors quand je parle de mon métier, on me répond régulièrement : « Ah! moi je suis prête! Mes papiers sont à jour. »

Les gens associent souvent se préparer à mettre son testament à jour, prévoir des pré- arrangements funéraires, etc. Dans les faits, les papiers représentent une petite partie des sujets que j’aborde avec les personnes qui souhaitent planifier…

Lorsque nous accueillons un nouveau-né, nous consacrons beaucoup de temps à ce moment précieux et sur une longue période. Eh bien, pour moi, la fin de vie mérite la même attention, la même tendresse. Préparer sa fin de vie, c’est aussi une façon de prendre soin de sa vie maintenant et de prendre soin de ceux qui resteront après nous.

 

 Prendre soin de sa vie

Un des sujets que j’explore avec les personnes que j’accompagne est le fameux sac à dos. Que se cache-t-il à l’intérieur? Y’a-t-il des remords, des regrets, des rancunes ou des remerciements non adressés? Le fait est que très souvent, il y en a, et nous explorons ensemble comment alléger ce contenu qui n’est pas très utile pour continuer la route.

J’observe que les personnes qui ont un sac à dos vide ou presque sont, en général, sereines avec leur grand départ. Cependant, pour celles qui ont un sac bien plein, je vois combien il est difficile d’être en paix… Alors n’attendons pas, et commençons maintenant à faire le ménage du sac à dos.

 

Prendre soin de ceux qui resteront

Préparer ce moment si précieux, ce moment sacré, nécessite d’ouvrir des dialogues avec nos proches. Oser partager ce qui est important pour nous, et aussi découvrir ce qui est important pour eux…

Comment j’aimerais que mes derniers moments de vie se déroulent? Quelles sont les personnes que j’aimerais retrouver autour de moi? Quels sont les gestes que je ne souhaite pas et, à l’inverse, ceux qui sont importants pour moi?

Et il faut aussi demander à ceux qui restent ce qui importe pour eux. J’entends trop souvent : « Ah! moi je ne veux rien après ma mort! » ou bien « Vous ferez bien ce que vous voulez! » Dans les deux cas, ce n’est pas la meilleure façon de prendre soin les uns des autres.

 

Osons des dialogues. Osons parler de la mort. En parler ne fait pas mourir plus vite, toute notre équipe en est la preuve VIVANTE! C’est une occasion d’échanger et de partager. C’est plein de vie!!