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J’ai vécu plusieurs départs d’humains très significatifs dans ma vie. Parmi ceux-ci, mon beau-père (« Grand-papa », comme on le surnommait) a sorti ses ailes subitement, sans que nous ayons eu le temps de nous préparer…
Après la cérémonie à l’église, tous les membres de la famille se sont réunis à l’extérieur afin de permettre à chacun.e de prendre un ballon, d’y inclure ses pensées pour lui, et de laisser s’envoler vers le ciel nos souhaits les plus sincères. Un moment touchant, rempli d’amour, de partage, et de douceur.
Ma mentore, qui accompagne les gens en fin de vie, m’a demandé un jour : « D’où écoutes-tu? Il y a un lieu en soi où ce n’est ni le cœur ni les oreilles qui écoutent et c’est ce lieu que tu dois trouver pour faire ce qu’on fait ». Je croyais l’avoir découvert, grâce à mes expériences en accompagnement et en soutien.
Mais il s’est véritablement révélé l’automne dernier. En camion, mon homme et moi voyons un jeune chevreuil, couché sur le flanc et visiblement à l’article de la mort; nous ralentissons et continuons notre chemin. J’entends alors très clairement son appel de détresse dans mon cœur. Sautant presque du camion, je prends le chevreuil contre moi pour le rassurer. Je murmure des mots doux, des mots de lumière et de force. Deux minutes après, le chevreuil expire dans mes bras. Il m’avait transmis son besoin d’une présence et sa peur de mourir seul; j’ai simplement répondu à son appel en écoutant de ce lieu en soi et participé à ce qu’il fasse ce passage accompagné, soutenu et en confiance.
J’ai eu le privilège de rencontrer plusieurs personnes surprenantes et intéressantes dans ma vie, mais j’en retiens une en particulier qui a eu un énorme impact sur moi.
Pendant quatre ans, j’ai enseigné le chant à une personne venue me consulter dans l’espoir de retrouver un meilleur souffle, perdu depuis son dernier cycle de chimiothérapie entrepris pour lutter contre un cancer virulent. Des cours hebdomadaires lui ont été donnés, d’abord à mon studio, puis, les trois derniers mois, à la maison de soins palliatifs. Nous avons réalisé ensemble son ultime souhait : réunir parents et amis le jour de son 40e anniversaire, entre autres pour une célébration musicale, elle au micro, moi l’accompagnant au piano. Deux jours plus tard, elle nous quittait. Pour toujours, je garderai en mémoire son message d’amour, de générosité, de joie, son rire irrésistible, le souvenir de sa voix magnifique et son désir de vivre intensément jusqu’au dernier souffle.
Mon amie MJ a laissé en moi une empreinte puissante face à la mort. Elle m’a fait réaliser que la mort faisait partie de la vie, et que nous avions en nous le choix de l’accueillir de façon lumineuse plutôt que de la subir.
Si jeune, après plusieurs années à tenter de chasser le crabe en elle, elle a décidé de prendre rendez-vous avec la mort et de l’inviter chez elle, entourée de ses proches. Elle l’a fait dans une grande sérénité en célébrant la vie pendant les mois et les semaines précédant son départ, et en cumulant les souvenirs, les moments précieux et les « dernières fois ».
Depuis ce jour, je porte le courage et la résilience que MJ nous a enseignés face à la mort, et je m’en inspirerai jusqu’à la mienne.
Pendant quatre ans, la maladie de ma mère a pris de plus en plus d’ampleur. Cela nous aura permis de tout nous dire, y compris les premiers «Je t’aime» bien sentis entre une mère et sa fille, des mots d’amour qui nous marquent à jamais de par leur simplicité.
Les trois derniers mois de sa vie se sont passés dans une unité de soins palliatifs. Mais mon père, avec l’aide de l’hôpital, a réussi à lui organiser une sortie spéciale pour célébrer l’anniversaire de mon grand garçon: 3 ans, ça se fête en grand! Ma mère a ainsi pu passer son dernier moment chez elle, sur son fauteuil favori, entourée de ses petits-enfants et de son chat!
Mes moments. Chacun de ceux qui m’ont placé en contact avec la VIE. Ces grandes transitions. Ces atterrissages (naissances) et ces envolées (décès) qui mettent en parenthèses nos existences physiques. Chaque fois que j’ai accompagné ces moments, mon cœur et ma conscience ont pris de l’expansion.
Maman, de là où tu es, je pratique ce que tu m’as dit avant de prendre ton envol: le BIEN. Pour moi, et autour de moi. Merci pour les geais bleus. Tu me rappelles encore, deux ans après ton dernier souffle, que tu es tout près de nous. Je tiens encore des mains, je tends la mienne. Merci maman-ange de continuer à m’envoyer de la beauté…
J’ai le privilège d’accompagner des personnes en fin de vie et en deuil depuis plus de vingt ans maintenant. L’accompagnement qui a été le plus éprouvant pour moi fut celui de ma mère Florence, décédée en septembre 2017. Elle était ma confidente, ma complice et ma meilleure amie.
Lors de sa mise en terre, il était important pour moi de la laisser dans un endroit paisible, digne et réconfortant. Chaque membre de ma famille a déposé, à sa façon, des pétales de fleurs dans la fosse afin de créer un tapis de roses dédié à accueillir son urne par la suite. Ce rituel nous a permis de lui dire un dernier au revoir et de lui signifier l’immensité de notre reconnaissance pour ce qu’elle avait été dans nos vies. Un soleil flamboyant se pointa par la suite, signe que tout s’était passé comme elle l’avait souhaité. Un moment significatif, qui a permis d’adoucir ma douleur et de croire fermement en ces rites, qui sont nécessaires et très aidants pour les endeuillés.
En 2019, ma cousine Claire s’est retrouvée en soins palliatifs pour insuffisance cardiaque. Elle avait 59 ans. J’ai eu le grand privilège d’accompagner elle et sa famille dans ces derniers moments de vie.
Ces quelques jours sont marqués à jamais en moi. Même si nous avions toujours été relativement proches, ces derniers instants ont été les moments les plus intimes et les plus tendres que nous ayons vécus. Je sais qu’à l’intérieur de moi. c’est aussi un peu grâce à elle que l’élan d’accompagner la vie est devenu si fort en moi. Elle était rousse et, le jour de son décès, un renard roux est passé sur mon terrain… J’aime ces «moments magiques» de la vie.
Il y a de cela quelques années, une amie m’a demandé de célébrer les funérailles de son mari. Comme je faisais déjà des mariages, elle a eu l’intuition que je serais la meilleure personne pour ça. Je ne la remercierai jamais assez! C’est à ce moment que je me suis découvert une passion pour la célébration de funérailles, que personnellement j’aime mieux appeler Célébration de la vie! Je me suis plongée dans l’histoire de la famille et du défunt, et j’étais honorée de créer de toutes pièces ce moment touchant pour la famille. Le deuil est partie intégrante de nos vies, il n’y a pas de vie sans deuil. Et pouvoir réconforter les proches avec un hommage à la hauteur de l’amour qu’ils ont pour leur cher disparu est un moment très émouvant et spirituel à vivre.
Mon papa adoré, que j’appelais deux fois par jour, est décédé soudainement en 2016, de l’autre côté de l’océan. J’avais 36 ans. Mon fils en avait 6. Il m’a dit: «Papou est mort? Il faut vite prendre des billets d’avion pour rejoindre Manou! Tu sais, ça ne va pas être très dur pour elle, ça va être trop dur».
À l’église, mes deux enfants de 4 et 6 ans ont crié dans le micro «Bon voyaaaage Papouuuuuu!» Et les 200 personnes présentes ont applaudi spontanément. Ces applaudissements, dans ce lieu sacré, ce fut comme une déferlante d’amour que nous lui avons envoyée pour qu’il s’élève vers la lumière…
La perte de Gaétan a été un grand deuil. Il était mon mentor depuis plus de vingt ans, mais bien plus que ça. Un ami, une référence, mon grand frère, mon papa Québécois.
Lors de sa célébration chez lui, qui restera à jamais gravée dans ma mémoire et dans mon cœur, il y avait une personne que j’avais très envie de rencontrer. Depuis plusieurs années, Gaétan me disait souvent qu’il avait trouvé en lui le frère qu’il n’a jamais eu. Ma rencontre avec André a été unique et touchante; on a beaucoup parlé, ri, et même pleuré. Plus tard dans la soirée, je regardais un bibelot qui m’a toujours fasciné : le fameux petit cochon en cristal qui accompagne Gaëtan depuis que je le connais. André l’a ramassé, l’a mis dans mes mains, et m’a dit: « Je te le donne; je suis certain qu’il aurait approuvé… »
J’ai eu le privilège d’accompagner ma grand-mère maternelle autochtone du Venezuela dans ses dernières semaines de vie. Elle a été la personne la plus significative de mon existence jusqu’à maintenant. Me permettre de prendre une pause de mes études pour aller la rejoindre et vivre ces moments avec elle restera à jamais gravé dans mon coeur.
Dans mes traditions, le tambour est l’instrument qui nous connecte à la Mère Terre, à toutes les mères et à nos coeurs. J’ai adopté cet instrument depuis une bonne décennie. Je me sens proche de l’essence de ma belle «abuela» chaque fois que j’en joue.
Alors que ma meilleure amie était en sédation palliative au terme d’un foudroyant cancer, je me suis réveillée à 16h50 un après-midi, en plein orage. Le souffle court, j’ai regardé par la fenêtre où j’ai «vu sans la voir» ma chum qui me faisait au revoir, toute maquillée et sereine. Dix minutes plus tard, sa mère m’appellait pour me dire que Stéphanie avait rendu son dernier souffle… dix minutes plus tôt.
Tout au long de sa maladie, elle disait que si elle ne s’en sortait pas et qu’il y avait quelque chose après la mort, le ciel serait rose le jour de son départ. Ce soir-là, non seulement le ciel était rose néon, mais les oiseaux chantaient si fort qu’on ne s’entendait pas parler. Ce ciel couleur bonbon nous a accompagnés tous les soirs jusqu’au jour de ses funérailles… totalement in character pour celle que l’on surnommait Zoizo.
Mon père, qui était un homme de famille, est décédé seul dans un centre d’hébergement durant la pandémie. Ça peut paraitre déprimant, mais je crois tout de même que la vie est bien orchestrée…
Le matin de son décès, j’emmenais ma mère à un rendez-vous médical et je lui avais proposé qu’on passe voir mon père avant. Comme sa santé se détériorait, cette permission nous avait été accordée. Quand nous sommes entrées dans sa chambre, je me suis vite rendue compte qu’il venait tout juste de décéder. Ce moment intime m’a permis d’accompagner tout en douceur ma mère dans ce passage de sa vie, et de pouvoir redonner un peu de dignité à cet homme fier en lui faisant sa barbe. Ma mère a même accepté de participer au soin, en lui mettant tendrement son aftershave….
Plusieurs grands chagrins d’amour ont ponctué ma vie mais ici, j’ai envie de vous parler de celui de mon grand-père, Adrien. Il avait combattu pendant la Deuxième Guerre mondiale. À la fin de celle-ci, il s’était recyclé en apiculteur joyeux.
Une joie pure et profonde m’habitait lorsqu’il m’amenait courir dans les champs pendant qu’il prenait soin de ses abeilles. Il m’aidait à rester petite. Pendant plusieurs années, mon enfance l’avait suivi au paradis… Aujourd’hui, mes vœux de jeunesse retrouvés, chaque cuillère de miel me rappelle la beauté de ce lien qui va bien au-delà de la vie et de la mort. Nous demeurons aussi proches qu’un souvenir, un écho, un parfum, un éclat de rire, une fleur…
Ma kukum (mamie) a été la personne la plus significative dans ma vie. J’étais à ses côtés lorsqu’elle nous a quittés pour l’autre monde et ce moment, aussi déchirant soit-il, a également été un moment précieux et révélateur…
Après qu’elle ait quitté son corps, je me suis rendue dehors pour pleurer et j’ai aperçu une volée d’outardes passer au dessus de la maison… je sais qu’elle nous disait au revoir et depuis, lorsque je lui demande un signe, il y a toujours une outarde, sous une différente forme, qui se présente à moi.
Une dame que j’ai accompagnée à la fin de sa vie a laissé une empreinte indélébile sur mon chemin. Consciente de son choix de recourir à l’aide médicale à mourir, nous avions planifié ensemble le déroulement de son grand départ.
La veille de l’événement, bien que mon mandat professionnel auprès d’elle ait été officiellement clos, j’ai ressenti le besoin de lui téléphoner pour la rassurer, mais aussi pour lui témoigner à quel point notre rencontre avait été significative pour moi. Nos larmes ont coulé; elle m’a confié sa grande joie de savoir que je pensais à elle. Ce moment a façonné ma profonde conviction qu’il est essentiel de suivre son instinct et, surtout, de prendre le temps nécessaire pour exprimer nos sentiments à celles et ceux qui ont su toucher notre cœur.
Une dame merveilleuse, envahie par l’impuissance et le manque de temps afin de léguer tout ce que son cœur désirait, m’a demandé de la guider dans son processus suivant un diagnostic irréversible. Inspirés par sa personnalité, nous avons écrit un livre pour ses petits-enfants, caché de petits mots dans ses poches de manteaux et ses sacs chéris laissés en héritage, puis avons inscrit derrière des photos de sa famille ce qu’elle avait ressenti à ces moments précieux.
Subtilement, je créais l’espace afin qu’elle réalise que tout ce qu’elle avait semé continuerait de fleurir et de porter ses fruits…
Le 8 mai 2019, alors que j’ai été confrontée au désarroi d’une amie en quête d’un soutien moral face à la mort prochaine de son conjoint, j’étais loin de m’imaginer que ma vie allait prendre un nouveau tournant.
Alors qu’elle vivait une grande peur devant la fin de vie de son conjoint, je me sentais fébrile à l’intérieur, remplie de doute et de stress. Comme je travaille à la maison de soins palliatifs où son conjoint était hébergé, j’ai pu consulter deux collègues précieux. Et j’ai compris que ma simple présence suffisait. C’est ainsi que toute crainte a disparu et que j’ai soutenu mon amie; elle a tenu sa main en le remerciant du bonheur et de l’amour profond qu’ils ont partagés ensemble. Les mots me manquent pour expliquer la gratitude et la paix intérieure qui m’ont envahie lors de cette première expérience d’accompagnement.
Mon plus grand deuil et le moment que je souhaite partager avec vous est celui que j’ai vécu en disant mes au revoir à mon père. De l’annonce de son diagnostic à sa lutte contre le cancer, je me rappellerai toujours cette gracieuse intimité qui naît seulement lorsqu’une âme se laisse aimer par une autre dans la vulnérabilité et l’amour inconditionnel.
Je porte mon papa en moi et ce deuil a, entre autres, façonné la personne que je suis devenue. Il n’y a pas de mots qui puisse adéquatement décrire la douleur inimaginale d’un deuil ; d’une façon, c’est une partie de soi qui meurt aussi. J’ai compris alors que d’accompagner mon papa dans sa fin de vie, être dans les tumultes des pertes, dans la souffrance des lendemains sans lui et dans le bouleversement que le deuil fait naître, c’était aussi me rencontrer dans la souffrance et la personne que je suis aujourd’hui devenue.
J’ai toujours eu une connexion spéciale avec ma grand-maman. Lorsque ma mère m’a appelé pour me dire que ses heures étaient comptées, j’ai tout de suite acheté un billet d’avion pour le prochain vol Gaspé/Montréal/Rouyn-Noranda afin de me rendre à son chevet avec ma troisième fille, âgée d’à peine 4 semaines. Malheureusement, ma grand-mère est décédée avant même que j’aie le temps de quitter pour l’aéroport…
Dans l’avion, malgré la pression de l’air dans l’habitacle, ma petite Béatrice n’a pas pleuré une seule fois ; elle était calme, paisible. Tout comme moi. En regardant le soleil et les nuages à travers le hublot, je sentais la présence de ma grand-mère comme si elle était près de Béa et moi… C’est difficile à décrire mais l’émotion était puissante. Lors des funérailles, quand ma voix a craqué en lisant l’hommage que je lui rendais, j’ai fermé les yeux et je lui ai demandé de m’aider à finir ma lecture. Elle l’a fait. On l’a fait ensemble.
C’est le jour de l’an 2020, je travaille en Inde et je lance un coup de fil à mon père qui, fidèle à la tradition, festoie avec notre famille de Bleuets. Je revis instantanément le souvenir de grand-maman Colette qui nous prenait dans ses bras à notre arrivée, et son parfum qui embrassait nos joues refroidies par l’air croquant du Saguenay. Pour qu’on s’entende mieux, Papa se déplace vers la chambre de grand-maman.
– Est-ce que ça sent encore grand-maman? – Non… On ne sent plus son odeur.
Naïvement, même si elle était décédée il y a plusieurs années, j’espérais que la pièce ait conservé son parfum… Quelques semaines plus tard, mon oncle Ben me faisait parvenir un colis : un porte-feuille de ma grand-maman Colette, gorgé de son odeur. Et un petit mot pour me partager que depuis son décès, il l’avait précieusement gardé dans un coffret pour humer son parfum, comme un baume pour lui: «Je te l’offre, son souvenir pourra se perpétuer.»
En 2019, dans une vidéo pour la Prévention du Suicide, je confie avec émotion que de l’autre côté de l’envie de mourir, on pouvait guérir la souffrance et créer une vie où notre coeur chante… Ce jour-là, Yves Monette m’écrit affirmant que ma vidéo lui a sauvé la vie. Diagnostiqué d’Alzheimer précoce, il voulait partir avant de perdre sa dignité… N’ayant pas droit à l’aide médicale à mourir, il était déchiré de devoir le faire lui-même… S’ensuit une amitié unique où j’ai tâché d’accompagner et supporter ce pionnier, qui a milité pour faire changer la loi jusqu’au jour où il fut exaucé. Je me souviendrai toujours quand il m’a annoncé que le 7 juillet 2022, son grand départ était placé…
Entouré de ses proches à l’hôpital, nous avons ri, pleuré, chanté. Dans les minutes entre la dernière injection et le moment où le coeur cesse de battre, Yves est retourné vers la colère et l’injustice. Mue par une force plus grande que moi, je suis intervenue pour ramener Yves vers la lumière. Son esprit s’est apaisé, son regard adouci… son dernier souffle fut un sourire.
Juste avant que ma grand-mère Thérèse nous quitte, à La Maison du Bouleau Blanc d’Amos, il s’est passé tout plein de magie : un rayon de soleil a frappé directement son cœur devant nos yeux, puis un immense arc-en-ciel s’est formé, comme une invitation personnalisée à s’envoler.
Ému, je suis sorti en trombe et, en relevant les yeux une fois près de la rivière Harricana, j’ai aperçu ceci… en m’entendant dire : « Moi, quand ma grand-maman monte au ciel, le feu pogne.»